Ces concerts ont marqué un tournant décisif pour Bernstein, à la fois en tant que musicien et en tant qu'être humain. Bien que ses mentors lui aient conseillé de changer de nom pour éviter l'antisémitisme, Bernstein a pris la décision délibérée de ne pas cacher son héritage juif. Il a déclaré : « Je le ferai en tant que Bernstein ou pas du tout ».
Le concert de Landsberg renforce cette détermination et aide Bernstein à surmonter ses propres préjugés à l'égard de l'Allemagne. Dans une lettre à Helen Coates, il réfléchit aux obstacles qu'il a dû surmonter : « la jeunesse, l'américanisme et la judéité ». Les réactions extrêmement positives des survivants et du public allemand confirment sa conviction que la musique a le pouvoir de transcender les frontières.
Cette expérience a ouvert la voie aux succès ultérieurs de Bernstein à Vienne, Salzbourg, Schleswig-Holstein et Berlin. Elle a consolidé sa réputation de chef d'orchestre talentueux, mais aussi d'ambassadeur culturel capable de combler les fossés grâce à la musique.
L'impact des concerts de Bernstein dans les camps de réfugiés de 1948 se fait encore sentir aujourd'hui. Pour les survivants qui y ont assisté ou qui s'y sont produits, ce fut une expérience transformatrice. Harry Bialor, un survivant polonais qui a assisté au concert de Feldafing, se souvient que la prestation de Bernstein l'a incité à étudier la musique plus assidûment.
Les concerts ont également laissé une marque indélébile sur les familles des survivants. Deb Filler, dont le père a assisté au concert, a créé un court-métrage intitulé « Mr. Bernstein » en 2016. Le film explique comment le fait d'entendre Bernstein diriger l'Orchestre des personnes déplacées a été un tournant émotionnel pour son père, l'aidant à réaliser qu'il y avait de l'espoir pour l'avenir.